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L’IA, rouage manquant pour assurer la qualité sur tous les réseaux télécoms français

Ruée massive vers la fibre optique

La fibre optique est une technologie du très haut débit utilisée par 7,6 millions de foyers français selon l’Arcep (régulateur des télécoms) à la fin du premier trimestre 2020. Mais depuis le confinement, le télétravail et les usages numériques ont fortement augmenté, et les abonnements à la fibre optique, eux, ont explosé. Entre avril et juin 2020, les quatre opérateurs principaux (Bouygues, Orange, SFR et Free) ont engrangé 674 000 nouveaux clients à la fibre. Ainsi, le 4 septembre 2020, le gouvernement a annoncé un plan de relance de 240 millions d’euros supplémentaires pour la fibre.

L’accès au numérique permis par le déploiement de la fibre optique constitue un vecteur de renouveau social, économique et industriel essentiel à la cohésion des territoires. Il permet de désenclaver des espaces en réduisant les distances, de lutter contre la désertification par l’accès à des services innovants comme le télétravail ou la télémédecine, de relancer l’économie en permettant l’implantation de nouvelles industries ou de nouveaux services. Le très haut débit permet à tous de participer pleinement aux nouvelles formes de citoyenneté. Partant de ce principe, le président Emmanuel Macron a pris l’engagement d’apporter la fibre à 80 % des Français d’ici à 2022 dans le cadre du plan France Très Haut Débit, un vaste programme de 20 milliards d’euros avec pour ambition d’approcher les 100 % de français raccordables à la fibre en 2025.

On peut se réjouir qu’aujourd’hui déjà, grâce aux réseaux qui se développent, 20 millions de ménages et entreprises en France peuvent s’abonner à la fibre, et le rythme des déploiements va encore accélérer. Mais jusqu’à présent, cette accélération des raccordements à la fibre optique s’accompagnait souvent d’une baisse de la qualité des installations : les informations liées au déploiement des réseaux en fibre optique et partagées entre les divers opérateurs n’étaient pas harmonisées et les interfaces non standardisées, ce qui induisait un certain nombre d’erreurs et d’opacité dans les interactions.

Heureusement, l’Arcep a récemment imposé des règles de mutualisation afin d’industrialiser les interactions entre tous les opérateurs du secteur, et c’est une excellente nouvelle pour plusieurs raisons que nous allons exposer.

L’Arcep impose des règles de mutualisation

L’installation et le déploiement de la fibre optique sont des opérations complexes qui nécessitent la coopération de plusieurs types d’opérateurs : les opérateurs commerciaux (qui utilisent les infrastructures), les Stoc (Sous-traitants d’opérateurs commerciaux), et les opérateurs infrastructure (qui installent ces infrastructures). Il y a souvent des litiges entre les opérateurs pour savoir qui est responsable des erreurs commises, notamment sur les points de mutualisation (l’endroit où s’effectue la connexion entre la fibre optique de tous les opérateurs). Avec le nombre d’opérateurs infrastructure et de fournisseurs d’accès qui augmente, les échanges d’informations entre opérateurs se complexifient.

Alors pour harmoniser les réseaux en vue de la multiplicité des acteurs et éviter les conflits, l’Arcep a décidé d’imposer des protocoles d’échange informatique pour mutualiser les flux d’informations en accord avec Interop’fibre (groupe de travail réunissant des opérateurs, privés et publics, actifs dans le domaine de la fibre optique et volontaires pour concourir à l’interopérabilité des réseaux FTTH [Fiber to the Home]).

Le nouveau standard mis en place permet d’harmoniser les règles techniques et commerciales pour le déploiement de la fibre optique et impose d’échanger des informations en toute transparence entre opérateurs. Le but est de faciliter le travail entre tous les acteurs et de mettre de l’ordre dans le déploiement des fibres optiques afin d’accélérer leur commercialisation.

Ces nouvelles règles prévues pour 2021 vont obliger les opérateurs à photographier leur travail et archiver leurs données à des fins de traçabilité. Ceci est une grande aubaine pour l’industrie des télécoms, car grâce à ces images, l’intelligence artificielle peut opérer sa magie et établir un contrôle qualité en temps réel.

L’IA ou le contrôle qualité en temps réel

Si l’Arcep pose les bases de la coopération, l’intelligence artificielle, et notamment la technologie de reconnaissance d’image, permet d’aller plus loin en automatisant et donc en systématisant un contrôle qualité en temps réel !

Dès qu’un opérateur prend une photo d’un point de mutualisation, l’image est traitée et analysée en temps réel, et les informations sont remontées aux acteurs concernés afin que des mesures de rectification puissent être prises au moindre problème rencontré. L’IA permet ainsi aux opérateurs infrastructure de maintenir la qualité de leurs réseaux dans le temps.

Concrètement, cela se passe en plusieurs étapes : l’opérateur infrastructure reçoit les photos des interventions menées par l’opérateur commercial et vérifie s’il y a des défauts. Si oui, l’opérateur commercial reçoit une notification de non-respect des standards et doit rétablir la conformité sans attendre. C’est seulement une fois que l’opérateur infrastructure valide l’intervention que celle-ci est jugée conforme. Ces échanges d’information se font automatiquement, et en temps réel, afin de gagner en efficacité et en productivité. L’IA, c’est la promesse d’une qualité des installations de fibre optique au long terme, et la disparition des litiges entre les différents opérateurs.En offrant une visibilité en temps réel sur 100 % des infrastructures de fibre optique, l’IA est « LE » rouage manquant pour assurer la qualité au long terme sur tous les réseaux télécoms français.

Un article initialement posté sur l’Usine Nouvelle

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Automatiser la Qualité. Accélérer la Croissance.